Les dégradations, les délits, les incivilités, les trafics ne sont pas des phénomènes nouveaux à Saint-Ouen et dans notre département. Afin d’endiguer ces phénomènes, les nouveaux quartiers sont régulièrement équipés de systèmes de vidéosurveillance. Malheureusement, après trois ans, le quartier des Docks montre que la vidéo n’aurait pas d’effet dissuasif et préventif sur la délinquance. Cette nuit, du mobilier urbain a été incendié : un collecteur de cartons et de vêtements. Ces dégradations s'ajoutent à d’autres incidents qui depuis l’ouverture du quartier se multiplient. La vidéosurveillance présente-t-elle un atout pour les enquêtes de notre police ? Que peut la Police ?

Pour être honnête, nous n’avons pas la réponse à ces questions. Il n’existe pas de communication officielle et publique sur les résultats des enquêtes.

Pas de communication ne signifie pas pour autant pas d’information du tout. Le développement des réseaux sociaux et la demande grandissante des habitants d’être informés sur leur quartier et sur leur ville a pour effet qu’au final, tout finit par se savoir. Au risque que l’information ne soit pas exacte, voire fausse.

Les informations qui suivent viennent de plusieurs habitants “informés” et d’élus de la ville. Certains détails ont été omis faute de pouvoir les vérifier.

Concernant l’incendie du Parking, l’enquête n’aurait rien donné. La fumée dégagée par l’incendie n’aurait pas permis d’identifier l’individu en capuche à l’origine de l’incendie. Les caméras extérieures n’auraient pas eu plus de succès.
Il faut savoir que l’opérateur vidéo n’est pas H24 devant les écrans, son service s'arrêtant à 22h. En l'absence d’opérateur, les caméras sont fixes et les images enregistrées pour une durée d’une dizaine de jours. Si les caméras ne sont pas braquées sur le délit, elle ne serviront évidemment pas à l’enquête.
Une enquête fait suite à un dépôt de plainte, un officier de police judiciaire peut alors visionner les enregistrements pour débuter les recherches.

Concernant l’incendie de la voiture rue la Clef des Champs, il s’agit bien d’un acte volontaire.  Trois individus, dans une voiture, auraient garé le véhicule devant le Parking. Quelques heures plus tard, un des individus serait revenu pour mettre le feu à la voiture. Nous ne savons pas si ces individus ont été identifiés, il ne seraient pas du quartier et de Saint-Ouen.

En dehors de ces incidents, d’autres moins grave comme les rodéos de scooters sur le Parvis, empoisonnent les nuits des habitants. Là aussi les caméras ont leurs limites. Même si celles de Saint-Ouen seraient de bonne qualité (qualité en basse lumière pour la nuit), elles ne permettent pas toujours d’identifier les plaques (quand elles existent) ou les individus.

Dès lors, sans information ni communication sur les résultats, les habitants ont l’impression à tort ou à raison que rien ne change ou  que la situation se dégrade. Il n’en suffit pas de plus pour que les reproches pleuvent sur la police municipale, forcément “jamais là au bon moment”, “pas assez présente”, “incompétente” etc.

La police municipale de Saint-Ouen possède un effectif de 17 policiers qui n’ont pas le droit de poursuivre des conducteurs de scooter sans casque (mesure nationale). On compte en plus 22 ASVP (dont 17 actifs) qui sont assermentés uniquement pour la verbalisation et/ou les dépôts sauvages et les déjections canines. Un ASVP n’a pas le droit de procéder à une fouille contrairement à un agent de sécurité ou à un policier. Légalement, la police municipale travaille de 7h à 22h. Bien entendu, un policier sur une affaire ne va pas quitter son poste si celle-ci est en cours. Pour autant, au delà de 22h, les policiers municipaux ne peuvent décider seul de poursuivre leurs patrouilles et doivent justifier cette prolongation, sujette aux heures supplémentaires, auprès de leur hiérarchie.

Au delà de 22h c’est la police nationale qui prend le relais, des effectifs qui sont hors de la responsabilité et du budget de la ville de Saint-Ouen. Leur présence, leur nombre, leur budget dépendent de l’Etat. Ces effectifs ont aussi la charge d’autres quartiers beaucoup plus touchés et victimes de la délinquance, le quartier des Docks étant considéré comme un quartier “tranquille” au regard de la situation de la ville et du département.

Sur l’exercice 2017, la ville a investi 1,7 millions d’euros dans les caméras de surveillance. Il existe 49 caméras à Saint Ouen dont 23 caméras aux Docks avec une extension prévu en 2018. Monsieur Delannoy estime les résultats du dispositif pour la ville, “probant” avec des “résultats d’enquêtes” Pour plus d’informations sur le sujet vous pouvez visionner le chapitre 4 du conseil municipal du 18 juin dernier à cette adresse : http://richpublisher.endirectv.com/window.php?OPE_ID=2836&TFE_TYPE=DIFF Le budget sécurité a augmenté ces dernières années.

La police municipale ne peut pas tout et vous pouvez les aider.
Il ne sert à rien de s'exciter sur les réseaux sociaux, les policiers n’ont pas le temps de les surveiller. Par contre vous pouvez contacter avant 22h la police municipale au 01 49 45 77 02 et après 22h la police nationale au 01 48 09 61 90 ou au 17 pour leur signaler une infraction (les appels du 17 sont enregistrés avec l’obligation pour les forces de l’ordres de rendre compte des interventions) Bien entendu, si vous appelez uniquement  pour un groupe de jeune qui discute sur le Parvis vous prenez le risque de saturer la ligne pour d’autres appels plus graves. Vous avez aussi la possibilité de de faire une déclaration en ligne de faits dont vous êtes directement et personnellement victimes à cette adresse : https://www.pre-plainte-en-ligne.gouv.fr

Le plus important est de porter plainte. Sans plainte, la procédure s’arrête et les policiers travaillent “pour rien”, ils se retrouvent dans l’obligation de relâcher les interpellés en l'absence de flagrant délit. D’accord, c’est du temps, éventuellement des déplacements, mais n’est-ce pas plus efficace que de se plaindre que rien ne change ?

Pour finir et pour revenir sur le dernier incident du quartier, il semblerait que la police nationale soit en mesure d’identifier et d'interpeller les casseurs. Nous aurons peut-être le résultat de la fin de cette enquête.

EDIT 19/07 : Les auteurs des dégradations de cette semaine ont bien été identifié ainsi que les dégradations faites sur les barrières pompiers.